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9 décembre 2015 3 09 /12 /décembre /2015 10:34

A la demande de nos camarades de la Coordination Transpyrénéenne contre les Lignes à Haute Tension, nous avons traduit l'important Communiqué de Sabinanigo adopté par l'ensemble des associations le 12 octobre dernier.

Ce document de base présente en détail les raisons de notre refus de voir se développer du Pays Basque à la Catalogne tous ces projets pharaoniques de transport de gaz et d'électricité.

Déjà, plus de 50 entités du versant sud des Pyrénées, mairies, Conseils Comarcaux, Députés, associations, entreprises et plus de 200 militants à titre individuel l'ont signé.

Il s'agit maintenant d'obtenir un aussi grand nombre de signatures sur le versant nord des Pyrénées.

Defensa de la Terra appelle à la signature du Communiqué de Sabinanigo dont vous trouverez le formulaire en bas de page.

COMMUNIQUÉ DE SABIÑÁNIGO EN RÉPONSE AUX MEGAPROJETS ÉNERGÉTIQUES TRANS-PYRÉNÉENS

12 octobre 2015

L'ensemble des organisations rassemblés lors de la réunionVOLT 2, un défi aux grands projets énergétiques, qui se termine aujourd'hui à Sabiñánigo (Aragon) souhaite effectuer la déclaration suivante. Nous le faisons après avoir analysé les projets d'interconnexions électriques et gazières entre l'Espagne et la France annoncés lors de deux sommets entre les gouvernements espagnol et français, ainsi qu’avec la Commission européenne (CE). Les lignes électriques à très haute tension (400 kV) seraient construites entre Marsillon (département des Pyrénées-Atlantiques) et Sabiñánigo et entre Cantegrit (département des Landes) et la région de Navarre et la Communauté Autonome Basque (CAB), avec des tracés qui seraient annoncés à la fin de cette année. Il faudrait y ajouter le projet de gazoduc MIDCAT qui relierait Hostalric (Catalogne) et les réseaux français, avec une capacité de 7 milliards de mètres cubes par an.

Compte tenu de cette situation désastreuse, avec de graves conséquences environnementales et socio-économiques, nous déclarons ce qui suit:

  • Nous dénonçons le fait que les sociétés de transport d’électricité, Red Eléctrica de España (REE) et Réseau de Transport d'Electricité (RTE), qui supposément défendent l'intérêt public, n’ont pas réalisé ni analyse ni étude approfondie des besoins réels d'échanges d’électricité. Actuellement, il existe 11 lignes électriques entre la France et l'Espagne avec une capacité d'interconnexion qui a récemment doublé pour atteindre 2.800 MW. Ce chiffre a été atteint en février, lorsqu’a été mis en service l’autoroute électrique Baixas-Bescanó (Catalogne), qui a coûté plus de 700 millions d’euros mais n’est que peu utilisé en raison du manque de demande. De même, la société de transport de gaz naturel, ENAGAS, soutient MIDCAT, un méga-gazoduc, qui perpétuerait un modèle non-renouvelable dans l’UE.
  • Nous dénonçons également le fait qu’à un horizon aussi proche que 2020, il existe déjà un macro-projet approuvé au niveau européen : le câble sous-marin Biscaye-Aquitaine (2.000 MW). Cet énorme projet vise à augmenter la capacité d'interconnexion d'électricité que la société REE a elle-même jugé suffisant. Toutefois, le ministère de l'Industrie espagnol veut augmenter la capacité d'échange de puissance à 8.000 MW (ce qui ajouterait 3.200 MW). Pour cela, ce ministère appuie deux ou plusieurs autres lignes trans-pyrénéennes, bien que les lignes d'interconnexion actuelles restent peu utilisées. Par ailleurs, en Espagne, la capacité installée brute de génération excède de plus de 55% la demande maximale (2014).
  • Que tous ces méga-projets d'infrastructures ne disposent toujours pas d’études de faisabilité et d'analyse coûts-bénéfices socio-économiques. Ceci malgré des coûts prévus exorbitants (la presse indique 1.200 millions d’euros pour la ligne de très haute tension Marsillon-Sabiñánigo).
  • Que, pour les mêmes raisons, ces authentiques autoroutes de l'électricité auront besoin de subventions massives à la fois des budgets nationaux et européens (Banque européenne d'Investissement, Connecting Europe Facilities, plan Juncker) pour attirer l'investissement privé et dans le seul intérêt des oligopoles électriques en Espagne et en France qui manipulent, déforment et gonflent les prix générant des profits disproportionnées pour leurs actionnaires.
  • Que ces lignes ne seront pas tant pour exporter de l'électricité "verte", mais des surcapacités d’électricité nucléaire en France, contribuant au risque nucléaire systémique ou de l'électricité produite à partir du charbon et du gaz en Espagne, augmentant ainsi les émissions de gaz à effet de serre, malgré les engagements européens et internationaux des deux pays.
  • Que construire de nouvelles interconnexions transport de gaz et d'électricité sur de longues distances n'a plus de sens alors qu’il existe des technologies disponibles pour la production locale et l’auto-consommation. Persévérez dans ce modèle du passé revient à déverser des fonds publics dans un puits sans fond et créer des méga-infrastructures à coup de dette illégitime, ce qui affectera les générations présentes et futures.
  • Qu’avec le "fast-tracking" (traitement accéléré des projets), les gouvernements et la Commission européenne elle-même (qui de facto est juge et partie dans ce processus) tentent de cacher les informations essentielles sur ces projets affectant des zones protégées et sensibles (tels que le Parc National des Pyrénées) et d'éviter le processus d'information et d'évaluation environnementale prévu par la réglementation européenne et la Convention de Aarhus ainsi que la participation de la société civile et le public (une vidéo récente de Red Eléctrica de España (REE) mentionne de façon surréaliste le besoin de « pleine acceptation et le soutien des citoyens »).
  • Que les promoteurs de ces méga-infrastructures, qui dégradent le fragile équilibre environnemental et paysagistique des Pyrénées, ne tiennent pas en compte ses habitants, ses traditions et modes de vie; et contribuent à leur refuser au droit à une vie digne et un développement socio-économique durable.
  • Que ces lignes électriques à très haute tension génèrent une pollution électromagnétique, avec des conséquences désastreuses pour la santé des populations vivant à proximité: cancers, migraines, problèmes de fertilité, troubles du sommeil, allergies, fatigue, etc., outre des niveaux élevés de nuisance acoustique.
  • Que ces lignes provoquent des dégâts environnementaux de par la nécessité de maintenir un espace dégagé sous les câbles. Ceci cause un impact significatif sur les paysages (aggravée par la hauteur des tours, qui peut dépasser les 80 mètres de hauteur) et altère la flore et la faune des écosystèmes traversés.
  • Nous dénonçons également que le projet de ligne à haute tension entre Tafalla (Navarre), Dicastillo (Navarre) et Itsaso (Gipuscoa) soit en phase de préparation. Le tracé de ce projet est déjà défini et devrait traverser des zones de grande valeur écologique dans les régions de la Zona Media y Sakana en Navarre et Goierri en Gipuscoa. Et il est établi que la seule fonction de cette ligne serait d’exporter l'électricité excédentaire de Navarre, produite par les centrales à gaz illégales de Castejon del Ebro et de grands projets de parcs éoliens, comme Cavar, vers la France. Ce projet ferait partie de ce plan d’interconnexions électriques trans-européennes.
  • Finalement, nous dénonçons le fait que les gouvernements espagnols et la Commission européenne continuent d'ignorer la pollution catastrophique au lindane (un puissant insecticide interdit en France depuis 1998) à Sabiñánigo, dans la vallée de la rivière Gallego jusqu’à Saragosse et en Navarre (la plus grande catastrophe chimique dans l'Union européenne). En outre, sa population est désormais menacée par une nouvelle autoroute électrique en plus des projets de TGV en Navarra, des centrales à gaz de Castejon del Ebro et tant d’autres projets similaires.

Pour toutes ces raisons, nous considérons que les opaques projets énergétiques trans-pyrénéennes sont éminemment inacceptables, illégitimes et contraires aux législations environnementales tant nationales qu’européennes. Par conséquent, le réseau de soutien constitué d'organisations d'Aragon, de la Catalogne et de Navarre envisage toutes les voies de recours à sa portée devant les juridictions nationales et européennes, et si nécessaire devant le Comité d'application de la Convention d’Aarhus afin de faire respecter les droits légaux et légitimes des citoyens. De même, il continuera ses actions d'information et de sensibilisation du public et de mobilisation de la société, afin de rendre visible le rejet que ces projets suscitent, en particulier dans les zones directement affectées.

Les organisations signataires* de ce texte exigent également des gouvernements espagnol et français, et de la Commission européenne, un moratoire de tous ces projets jusqu'à ce que toutes les informations à leur sujet soient disponibles, et qu’une étude indépendante soit menée sur les besoins réels d'interconnexion énergétique entre la France et l'Espagne. Nous considérons également essentiel un véritable processus de dialogue et de débat en profondeur avec la société civile et le public, en particulier dans les régions des deux côtés des Pyrénées.

  1. Réponse aux mégaprojets énergétiques.

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